je me souviens

des carambars à 5 cts de francs, des ordinateurs sans disque dur, d'avoir appris une scène du Malade Imaginaire en compagnie d' Alexandra, juchées sur le toît de sa maison à Queens, l'époque où les faxs n'existaient pas, le générique de l'Ile Aux Enfants.

mercredi, août 01, 2007

souvenir d'un premier chagrin d'amour

Par deux fois cette nuit j’ai rêvé que je rencontrais Michel P, avec qui j’ai passé ma dernière année d’école de commerce. Dans cette section spécialisée en finance de marché, il y avait majorité d’hommes. Sans doute loin d’être le plus séduisant, mais finalement très peu d’hommes m’ont jamais paru des apollons, j’étais très attirée par lui, sa très grande taille, sa culture, sa solidité, son assurance. Nous travaillions toujours ensemble, effectuions tous nos travaux de groupe ensemble lors du premier trimestre, très chargé en cours. Même pour les professeurs, nous étions ensemble. Le jour où, pour me remercier de quelque minuscule attention, il me dit « tu es comme une sœur pour moi », j’eu la confirmation qu’il ne m’aimait pas. A Noël, il partit pour les vacances en Californie. Devait suivre un stage de trois mois, pour tous les deux à Paris. Il ne me téléphona jamais des Etats-Unis. Nous déjeunâmes ensemble une malheureuse fois. Ce fût mon premier chagrin d’amour. Le troisième trimestre fut desespérement vide. Peu de cours, peu de projets de groupe. Je pleurais tous les jours sur le chemin en rentrant chez moi. Toutes mes camarades me voyaient partir m’installer dans le Sud avec Michel, et je savais les chances nulles. Michel dût partir du jour au lendemain dans le Sud sans me dire faire ses adieux, son frère aîné qui dirigeait l’entreprise familiale s’étant tué dans l’incendie d’un entrepôt. Je téléphonais encore à Michel deux ou trois fois, par fierté, pour ne pas montrer que je savais ne pas être aimée en retour et cessais, par orgueil. Il ne serait pas dit que je me serais accrochée à un homme. S’il n’hésita jamais à me rappeler après avoir eu un de mes messages, jamais il ne me téléphona spontanément. Je ne le revis jamais. Pendant des mois, en pleine dépression, sans job, je pleurais, pensant à lui, en écoutant Watercolors in the rain Quinze ans plus tard, grâce à Google, je trouvais son adresse mail et lui envoyais un message auquel il répondit rapidement. J’en envoyais un second qui resta sans réponse. Je pensais à lui les quatre fois où mon époux et moi nous rendîmes chez sa sœur, dans la ville où vivait Michel. Je le cherchais du regard au coin de chaque rue, et ne le rencontrai jamais. La dernière fois son nom ne figurait plus dans l’annuaire. Pourquoi rêver par deux fois de lui la nuit dernière ? Google ne m’apprit rien cette fois. Il ne pensa certainement plus jamais jamais à moi. Ainsi est la vie. On est rarement aimé en retour.

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