je me souviens

des carambars à 5 cts de francs, des ordinateurs sans disque dur, d'avoir appris une scène du Malade Imaginaire en compagnie d' Alexandra, juchées sur le toît de sa maison à Queens, l'époque où les faxs n'existaient pas, le générique de l'Ile Aux Enfants.

mercredi, février 22, 2006

Je hais les haut-parleurs des téléphones

Je n'ai rien contre les bureaux paysagers, rien même contre le terme "paysager" alors que dans nos bureaux, les fenêtres les plus proches de moi, à quelques 15 mètres, sont totalement obstruées été comme hiver par des stores. Non vraiment, je n'ai rien contre le fait de partager quelques jours par mois un loft, mon status de consultante m'éloignant heureusement la plupart du temps de nos bureaux, tant que les gens agissent de façon civilisée, ce qui n'est pas le cas dans la société pour laquelle je travaille actuellement. Je hais le bruit. Or, à notre étage, règne une compétition implicite: c'est à qui fera le plus de bruit, chacun à sa façon. Ca commence déjà mal avec la porte ouvrant sur le palier ouverte et fermée en moyenne toutes les minutes; l'open space est vaste et les photocopieuses sont à coté des ascenseurs) produit un cliquetis sonore à l'ouverture et un non moins agaçant retentissement en se refermant, les deux perceptibles même à trente mètres malgrès des boules Quies. La porte des toilettes - à dix mètres de moi - elle, ne produit qu'un long claquement. Passons sur les individus qui s'apostrophent à travers l'open space, les réunions informelles qui s'y tiennent ( des salles sont pourtant réservées à cet usage). Passons sur les téléphones portables qui diffusent la lambada et la lettre à Elise. (chez un de mes clients, il est interdit de laisser la sonnerie des portables, lesquels doivent impérativement être sur vibreurs. D'un autre coté, ce client est par ailleurs absolument odieux, mais au moins, chez lui, je peux travailler) Passons sur un de mes voisins qui visiblement cherche à détruire son clavier en écrasant violemment ses doigts dessus sous pretexte qu'il est en retard pour taper son rapport. "L'autre jour, j'ai cru que j'allais vous faire craquer" m'a-t-il avoué hier en souriant, sans pour autant se calmer. Passons sur la petite dinde dont les gloussements aigüs ponctuent la journée. Passons sur le RER qui passe sous l'immeuble faisant vibrer celui-ci. Passons sur l'homme de ménage qui passe l'aspirateur à 18h, Passons sur les grands nerveux qui tapotent leur bureau avec un stabilo, en général alors qu'ils soutiennent une conversation téléphonique exigeant une concentration qu'ils n'arrivent à atteindre. Tac-tac-tac. Tac-tac-tac. Comme si de jouer les métronomes en accéléré allait, en m'empêchant de réflechir les y aider. Mais le pompon, c'est les haut parleurs. L'usage s'est répandu de composer les numéros de ses interlocuteurs sans décrocher le téléphone, déclenchant ainsi automatiquement le haut parleur. "Dring, dring, dring, dring" jusqu'à ce que l'appelant décroche son téléphone, ou que sa mesagerie se mette en route, toute la journée. La championne hors catégorie c'est une nana - j'ignore tout d'elle - son nom, son service - qui, plaquée derrière sa cloison près de l'entrée de l'open space- ça doit être une petite chef pour avoir le droit à une demie-isolation - met systématiquement son haut parleur pour tous ses appels téléphonique, bien qu'elle n'ait personne avec qui les partager. Bien que cela me gène, je veux bien admettre que l'on puisse - très ponctuellement - avoir besoin d'écouter à plusieurs un interlocuteur téléphonique mais cette courge, non, c'est juste pour ajouter sa contribution à la pollution sonore du bureau. Je suis allée la voir - quand même, quand malgré mes boules Quiès j'entends à 20m une conversation, ce n'est tout de même pas normal ! Elle était là, l'air profondement ennuyé devant son poste pendant qu'un type lui débitait je ne sais quel boniment. Elle m'a regardée, l'air encore plus agacée, et a diminué le son sans prononcer un seul mot (d'excuse). A part ça, on est bien dans ce bureau, tant qu'on n'a pas besoin de bosser. C'est chauffé, il y a de l'eau minérale à volonté, un bureau pour deux (normal, nous sommes des consultants, nous ne sommes pas censé être au bureau souvent), internet, il y même le téléphone, c'est dire.

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